1ère chronique pour une élection annoncée-janvier2011

Récemment une amie qui se reconnaîtra me demandait ce que je faisais concrètement pour défendre l’idée d’une démocratie nouvelle que j’appelle de mes vœux. Je lui ai répondu que le fait d’y réfléchir était déjà quelque chose. On peut sourire de l'aspect peu concret de cette "action" si on pense que les idées se créent ex nihilo, en dehors de l’expérience. Je vous invite dans ce cas à (re)lire Locke et sa Tabula Rasa.

Je fais cette petite introduction pour vous dire qu’on peut s’autoriser à parler de politique sans être pour autant un militant. Ainsi, tout au long de cette année 2011, j’ai envie de vous entretenir de mes opinions en préparation des prochaines échéances électorales. C’est une résolution de début d’année qui en vaut une autre. Ce sera ma manière à moi de militer sans braver la pluie des défilés normands. Je commencerai donc par vous parler de l’annonce toute fraîche d’un jeune loup du P.S., Manuel Vall qui s’attaque à la mesure des 35 heures en croyant qu’elle existe encore. Cet imbécile s’est trompé de sujet s’il pensait soulever un lièvre « de gauche » alors que tout le monde sait que cette mesure est on ne peut plus libérale. Elle a notamment contribué à placer l’industrie française parmi les trois plus productives au monde devant les USA, l’Allemagne et le Japon, avec une création de richesse de 25 dollars de l’heure. Les 35 heures sont aujourd’hui un outil essentiel de la flexibilité et de la mise au pas du travail précaire. Sans compter l’impact idéologique qu’elles ont sur la valeur travail. Je parle du travail salarié qui maintenant passe pour ne plus rien valoir du tout. On en a la preuve avec la réponse du berger sarkozien à la bergère aubriste : « travaillez plus, bande de feignasses, si vous voulez survivre, car votre valeur marchande ne vaut plus rien du tout».

 


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  Mais alors, vous allez me demander pourquoi ce (pas si)con de Vall se lance dans une démarcation apparente de la ligne du P.S. sur un sujet qui fait si peu polémique, que même la droite s’en désintéresse ? C’est parce que le garçon a compris qu’il lui fallait dès maintenant faire de la surenchère pour que Dominique Strauss-Kahn le prenne dans son futur gouvernement. La perspective de l’arrivée au pouvoir d’un des plus rusés défenseurs de l’économie de marché va sûrement provoquer d’autres surenchères  de ce genre tout au long de l’année 2011, vous verrez. C’est pour ça que j’ai vraiment envie de vous entretenir de ce sujet tout au long de cette belle année. Pour que vous fassiez votre choix en 2012 en toute connaissance de cause. En politique, comme en météo, on a la mémoire courte. Auriez-vous oublié par exemple que ce même Strauss-Kahn a été en 1998 le premier à baisser le plafond de l’imposition des plus riches ? Oui je sais, c'est dur d'avoir de pareils souvenirs. Alors pour se remettre les idées en place, il y a un petit livre très intéressant sur l’histoire de la fiscalité. Celui de Liêm Hoang-Ngoc, « Vive l’impôt », dans lequel on apprend qu’en France on a pu taxer dans les années 20 les revenus des plus riches jusqu’à 91 %. C’était l’époque où on considérait que les nantis profitaient davantage que les pauvres du développement d’un état moderne et qu’il fallait donc qu’ils paient pour ça. Aujourd’hui des types comme le directeur du FMI pensent tout à fait différemment. Son attitude éhontée qui consiste à sermonner les nations souveraines comme la Grèce et l’Irlande victimes de spéculateurs privés qui exercent un chantage via les agences de cotation, en est la preuve. Strauss-Kahn compte bien faire passer la France de sa cotation AAA qui signifie « Avancer Á l’Arrache » à AAAA. Je vous expliquerai comment dans ma prochaine chronique. En attendant, lisez cet article fort éclairant (www.gauchemip.org/spip.php?article14720). Ne cherchez pas à savoir ce que signifie le quatrième A. Il n'existe pas encore officiellement. Il signifie Avenir. Meilleurs voeux donc pour l'année 2011, année de l'indignation contre "la compétition à outrance de tous contre tous" (cf.S. HESSEL).
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